L’activité des magasins soutenue par le commerce en ligne

Dossier | Publié le 16 septembre 2020 | Mis à jour le 25 septembre 2023

Si la crise sanitaire accentue la progression du e-commerce, plusieurs études récentes démontrent qu’elle profite largement aux magasins physiques qui se sont dotés d’une présence en ligne.

Photo illustrative
Athree23 /Pixabay - Pixabay License

Le baromètre trimestriel de l’audience du e-commerce en France réalisé par Médiamétrie en partenariat avec la Fevad, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance, comptabilise 41 millions d’internautes cyberacheteurs au cours du 2e trimestre 2020, soit près de 1 million de plus qu’au 2e trimestre 2019.

L’étude publiée par la Fevad, réalisée avec le concours des principaux sites marchands et plateformes sécurisées de paiement, estime que les ventes sur internet ont progressé de plus de 5 % sur cette période (à 25,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires) contre 12,1 % au 2e trimestre 2019. Cette progression à priori modeste recouvre deux tendances :  

  • la baisse des services (-19 %) notamment liés au voyage au sens large, avion, hébergement, mais aussi courses de taxi ou location de voitures ;
  • l’explosion des ventes de produits (+36 %) : alimentaires, équipements de maison, équipements sportifs, textiles.

Médiamétrie et la Fevad publient en parallèle les résultats d’une étude qui confirme ces chiffres. Pendant la période de confinement, plus des deux tiers (68,2 %) de ces acheteurs déclarent avoir commandé autant ou plus qu’avant sur internet. Et 48,6 % d’entre eux affirment continuer sur leur lancée depuis le 11 mai et la réouverture progressive des magasins.

Enfin, l’étude Online Shopping Trends, de l’éditeur Adobe sur les habitudes de consommation des cyberacheteurs français constate que 43 % des répondants affirment que la fermeture des magasins liée à la crise sanitaire les a poussés à dépenser plus en ligne, et que, depuis la fin du confinement, ils sont 52 % à effectuer régulièrement leurs achats en ligne et 94 % à avoir réalisé au moins un achat en ligne.

Les places de marché au secours des magasins physiques

La progression des ventes réalisées sur les places de marché a permis à de nombreux magasins physiques et sites de limiter le recul de leurs ventes pendant le confinement et depuis le déconfinement. Leur activité était en hausse de +60 % en avril et en mai et de +26 % en juin (versus +14 % sur l’année 2019).

En France, les enseignes physiques ont vu, pendant le confinement et peu après, leurs ventes progresser davantage que celles des vendeurs présents uniquement en ligne, tels qu’Amazon ou Cdiscount. Si les ventes de produits en ligne ont augmenté de 45,7 % au deuxième trimestre, portées par le confinement et la fermeture des commerces. Celles des enseignes ayant pignon sur rue ont grimpé de 83 %. Cette tendance, note la Fevad, se poursuit depuis le déconfinement.

La complémentarité entre magasin et site web plébiscitée par les acheteurs

Les Français ont privilégié leurs enseignes favorites, démontrant « un fort attachement des consommateurs aux magasins […] Depuis le début de la crise, plus d’un cyberacheteur sur deux déclare essayer de privilégier l’achat en ligne auprès de magasins physiques », commente le directeur général de la Fevad, Marc Lolivier.

Les chiffres publiés le  8 décembre 2020 par la Fevad confirment que les enseignes ayant des magasins physiques ont enregistré une forte croissance de leurs ventes sur internet, plus fortes que leurs concurrents qui ne disposent que d’une présence en ligne. Sur les quatre premières semaines du deuxième confinement, les enseignes magasin ont connu une croissance de +175%  par rapport aux mêmes semaines en 2019 tandis que celle des acteurs du e-commerce augmentait « seulement » de 30%.

La vente en ligne permet d’amortir le choc de la crise sanitaire

Le commerce en ligne a ainsi joué un rôle d’amortisseur économique en permettant de limiter l’impact du confinement pour de nombreuses entreprises (production et distribution), et tout particulièrement pour les PME et TPE qui ont su s’adapter.

Si la progression des ventes de produits en ligne ne compense pas les ventes n’ayant pas été réalisées en magasin, l’e-commerce apparaît ainsi comme « un amortisseur de la crise pour les commerces et acteurs du commerce qui ont su et pu faire cette conversion numérique et utiliser internet comme un relai du magasin ».

Pour la Fevad, si cette tendance se poursuit, l’e-commerce pourrait représenter 13 % des ventes globales en France, contre 10 % en 2019, soit

« Une croissance de trois points alors qu’on observe généralement une croissance d’un point. »

Marc Lolivier

Julien Karachehayas | Licence etalab-2.0

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