Faute de présence en ligne, un vendeur de matériel de travaux des Côtes-d'Armor se fait usurper son identité

Témoignage | Publié le 06 juin 2023 | Mis à jour le 08 juin 2023

Des escrocs ont profité du fait que l’entreprise SAV TP, située à Grâces (22), près de Guingamp, n’ait aucune présence en ligne pour usurper son identité via un faux site web et de faux comptes de réseaux sociaux. Depuis plusieurs mois ils vendent du matériel en son nom, au détriment des clients et de l’image de l’entreprise.

Sophie Fettinger gère avec son conjoint, la société SAV TP spécialisée dans la vente et la réparation de matériel de travaux publics. L’entreprise, crée en septembre 2019, fait face depuis plusieurs mois à une situation très compliquée, suite à l’usurpation de son identité en ligne. Un fait divers rapporté par Valentin Boudet, journaliste pour Le Télégramme.

Faux site e-commerce et faux comptes de réseaux sociaux… vrais préjudices

Des escrocs ont créés un site internet et des comptes de réseaux sociaux au nom de l’entreprise et réalisent de fausses ventes sous cette identité. C’est quand les clients viennent récupérer leurs marchandises avec leurs factures mentionnant les vrais identifiants de l’entreprise (adresse, numéro SIRET, numéro TVA, etc), que la supercherie est mise à jour. La découverte donne souvent lieu à de longues explications.

Des discussions rendues souvent compliquées par le fait que les clients floués sont systématiquement des professionnels étrangers, turques, polonais, espagnols, italiens, roumains, etc, qui maîtrisent souvent mal la langue française.

La gérante a porté plainte à la gendarmerie dès janvier 2023 quand la première victime s’est présentée pour « usurpation de l’identité d’un tiers ou usage de données permettant de l’identifier ». Mais loin de s’interrompre, le phénomène s’est amplifié. Plusieurs dizaines de professionnels bernés se sont présentés dans les locaux de SAV TP, pour des montants de quelques milliers d’euros jusqu’à parfois plus de 200 000 €.

Les premières victimes sont les professionnels qui ont payés une entreprise fictive et ne bénéficieront d’aucune prestation.

Et si l’entreprise qui subit l’usurpation ne subit aucun préjudice financier direct, elle doit tout de même faire face à de vraies difficultés. Les discussions avec les clients floués génèrent du stress.

« On subit quand même un vrai préjudice. […] Psychologiquement, c’est épuisant. Il ne faut pas sous-estimer ce qu’on vit. »

Sophie Fettinger

  • intérogée par Valentin Boudet, journaliste pour Le Télégramme.

Surtout, c’est l’image de l’entreprise et sa réputation qui pâtissent de cette situation. Des avis clients en ligne mettent ainsi en doute le sérieux et l’honnêteté de l’entreprise. Des traces qui peuvent influencer de futurs clients, bien réels, qui pourraient avoir tendance à choisir un autre prestataire.

Pour tenter de mettre fin à ces escroquerie, l’entreprise qui n’avait pas créé de site web s’est dotée en urgence d’un mini site.

Il s'agit pour l'instant d'une page  qui prévient ses clients qu’elle ne dispose pas de site vitrine ou e-commerce ni de présence sur les réseaux sociaux.

Disposer d’une présence en ligne a minima pour se prémunir des risques d'usurpation d'identité

Cet épisode met en lumière la nécessité de disposer d'un site internet et de comptes de réseaux sociaux, de façon à limiter les risques d'usurpation d'identité. Même peu alimentés, ils limitent le risque de voir des escrocs se faire passer pour vous en occupant l’espace laissé vacant.

Consultez le guide de prévention contre les arnaques en ligne élaboré par la task force nationale de lutte contre les arnaques qui traite de cette question :

L'Afnic, partenaire de France Num, vous explique dans une série de 6 podcasts de moins de 5 minutes, ce que sont les risques associés aux noms de domaines, comment s'en prémunir et que faire si votre entreprise est victime d'une de ces pratiques :

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