Comment un prothésiste dentaire réduit ses coûts et est plus compétitif avec la fabrication numérique ?
Témoignage | Publié le 12 février 2023 | Mis à jour le 13 février 2023
Ivan Babydov / Licence Pexels
Découvrez comment Laurent Munerot, prothésiste dentaire à Palaiseau (91), a réussi à anticiper les changements technologiques pour améliorer la qualité de ses services et augmenter sa compétitivité auprès de ses clients : les dentistes et orthodontistes.
Passer au numérique est devenu incontournable pour les entreprises, et cela s’applique également aux prothésistes dentaires. Ce professionnel à Palaiseau a pris en compte ces changements il y a 15 ans en s’informant sur les nouveaux outils disponibles sur le marché.
En 2012, très en avance alors pour sa profession : il a décidé d’investir 40 000 euros dans des outils de fabrication numérique, malgré un faible pourcentage de clients (les dentistes) utilisant ces technologies à l’époque.
Les défis de la transformation numérique pour les prothésistes dentaires
Pour ces professionnels exerçant souvent en TPE, le passage au numérique bouleverse aussi la structure de coût de leur entreprise.
Les outils digitaux tels que les caméras intrabuccales et les logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO) ont rendu obsolètes certaines étapes traditionnelles de la fabrication de prothèses dentaires (moulage manuel sculpté).
À partir d’un fichier 3D de la bouche des patients, on évite le stade de moulage des prothèses dentaires pour fabriquer dans un mode assisté par ordinateur avec le recours à l’usinage numérique. Et les solutions actuelles offrent également de nouvelles possibilités pour améliorer la qualité des prothèses et offrir des services innovants à leurs clients.
On appelle cela la conception et de fabrication assistées par ordinateur dentaire (CFAO).
Comment Laurent Munerot a anticipé ces changements
Très attentif à son environnement professionnel, Laurent Munerot a identifié et s’est penché sur la question au milieu des années 2000, en lisant des magazines techniques et en se rendant à des salons.
Il a alors vu apparaître ces solutions chez ses clients et a décidé d’investir dans ces outils en 2012, par anticipation, pour répondre à la demande des dentistes, tout en sachant que sa mise de fonds serait nettement supérieure au bénéfice qu’il en retirerait au départ.
« J’ai dû réaliser 3000 euros de chiffre d’affaires la première année. La rentabilité, il faut la prévoir sur 5 ans mais, avec des outils qui évoluent en permanence, ce n’est pas simple », déclare-t-il au quotidien Le Figaro. Un pari gagnant, car ce professionnel a misé sur l’avenir et l’innovation.
Des investissements nécessaires pour s’adapter au numérique
L’investissement financier dans les outils numériques est une étape cruciale sans oublier de prendre en compte les coûts liés à la formation des collaborateurs et à l’adaptation de l’entreprise aux technologies.
Aussi, Laurent Munerot a continué à s’équiper et cette transition numérique a également dû compter sur un temps d’apprentissage pour que ses salariés apprennent à maîtriser les nouveaux outils.
Les branches professionnelles ont ainsi accompagné ces évolutions, en organisant des sessions de formation. Elles sont même allées jusqu’à modifier les référentiels des diplômes dont la méthode traditionnelle a aujourd’hui disparu.
Les avantages de l’utilisation de technologies numériques pour les prothésistes dentaires
Aujourd’hui, plus de 60 % de ses clients utilisent ces outils numériques, et cet effort budgétaire s’est avéré payant pour l’entreprise de prothèses dentaires.
Les outils numériques produisent des prothèses de qualité supérieure, plus précises et plus rapides à concevoir. Ils permettent également de proposer des services innovants tels que la planification préopératoire pour les implants dentaires ou la fabrication de guides chirurgicaux personnalisés.
Ainsi, l’économie d’achat de matière première est conséquente pour le prothésiste qui recourt aujourd’hui à quelques centaines de litres de résine pour l’impression 3D contre 4 tonnes de plâtre par an avec la méthode traditionnelle de moulage.
Si l’utilisation de ces technologies a nécessité un certain temps d’adaptation pour ce prothésiste et ses salariés, l’entreprise se différencie et propose des services innovants à ses clients. Et surtout : en s’adaptant au numérique, la société a amélioré sa compétitivité et sa rentabilité à long terme.
Un bel exemple inspirant pour les TPE qui cherchent à s’adapter aux évolutions technologiques pour améliorer leur performance avec le besoin de conseils et le contact humain qui demeurent !