A Soissons, un magasin de chaussures relance son activité avec les réseaux sociaux et la vente en ligne

Témoignage | Publié le 06 mai 2024 | Mis à jour le 04 juillet 2024

Sylvie Laboue a repris en 2018 une boutique de chaussures et d’accessoires pour femmes. Alors qu’elle a fermé boutique pour la première fois pendant la crise Covid, elle s’est lancée dans la vente en ligne sur Facebook, a créé sa page Instagram et sa boutique sur une place de marché en ligne pour faire redécoller son activité. Elle a également organisé des ventes privées sur Internet pour écouler le sur-stock accumulé pendant le confinement. Résultat, son chiffre d’affaires a progressé de 13% en un an. 

Chaque année, les Trophées numériques de la CPME, dont France Num est partenaire, distinguent des TPE et des PME qui ont su s’approprier les outils et les potentialités offertes par l’ère numérique pour grandir, développer les compétences de leurs salariés, acquérir de nouveaux marchés, attirer de nouveaux clients, réduire leurs coûts, développer leur notoriété, être vecteurs d’inclusion, etc.

Lauréate du Prix « Rebond » 2024 des Trophées numériques de la CPME

Cette année, le prix « Rebond » qui récompense l’entreprise qui a relancé son activité avec succès ou l’a dynamisée après une transmission/reprise a récompensé, parmi les 3 finalistes, Sylvie Laboue qui a repris Un pas de plus, un magasin de chaussures et d’accessoires pour femmes, situé à Soissons, dans l'Aisne. 

Elle a su redonner une nouvelle dynamique à un commerce de centre-ville dont la clientèle est un peu vieillissante et qui n'a pas investi dans le numérique pour s'adapter aux évolutions de la clientèle. 

Prix Rebond : Un pas de plus

Une reprise d'un commerce de centre-ville compliquée par les crises successives

En 2018, à 52 ans directrice d’un grand centre de formation d’apprentis de l’Aisne, Sylvie Laboue décide de réaliser son rêve de toujours : être commerçante. Plutôt que de créer un magasin, elle privilégie la reprise d'un commerce existant. 

Après une recherche sur la Bourse des opportunités de la CCI, et jette son dévolue sur un magasin de chaussures nommé « A la confiance ». Elle fait l'acquisition de cette institution soissonnaise qui jouit d'une bonne réputation, et choisit de la renommer « Un Pas De Plus ». 

Grâce à l'accompagnement de la cédante et à quelques formations techniques qu'elle suit, elle apprend rapidement les ficelles du métier. Mais un an et demi après la reprise de l’enseigne, la commerçante doit faire face à la crise du Covid qui l'oblige à fermer. C'est le début d'un long calvaire. Surviennent ensuite la crise des Gilets Jaunes, la crise énergétique, l’inflation et les problèmes de pouvoir d’achat… 

Dès avril 2020, alors que son commerce est fermé, elle crée sa première boutique en ligne sur Facebook. Elle s'y investi à fond pour comprendre le fonctionnement et alimenter le catalogue. Sa communication sur sa page Facebook lui permet de gagner ses premiers abonnés et de réaliser ses premières ventes à distance

C'est le début de sa présence en ligne. Elle va s'appliquer à développer et professionnaliser sa présence sur les réseaux sociaux pour améliorer sa notoriété et augmenter ses ventes en ligne. Elle crée aussi une boutique en ligne sur la place de marché régionale, Mes emplettes locales, qui permet à ses clientes de centre-ville de retrouver les produits de la collection en cours.

Des stocks qui s'amoncellent et mettent en difficulté l'entreprise

Mais les crises à répétition pèsent fortement sur ses ventes. Sylvie Laboue se retrouve rapidement avec un stock d'invendus important. Commerçante indépendante, elle achète ses stocks de chaussures plusieurs mois voire un an à l'avance et ne bénéficie pas, comme les grandes enseignes nationales, d'un système de reprise par les fournisseurs. Pour se défaire de ses stocks, elle ne peut recourir qu'aux périodes de soldes ou aux braderies pour écouler les invendus

La dirigeante ne souhaite pas céder ses invendus à des déstockeurs, compte tenu du prix de rachat qu'ils proposent. Cela représenterait pour elle une perte financière trop importante. 

Elle décide donc de s'inspirer des grandes plateformes de déstockage en ligne existantes pour créer sa propre activité déstockage, en parallèle de l'activité de son magasin. 

La commerçante se fixe comme objectifs que cette nouvelle activité ne se développe pas au détriment de la fréquentation de sa boutique et que les chaussures de son surstock soient vendues à un prix décent.

Un site e-commerce dédié au déstockage pour valoriser les invendus

Sylvie Laboue créé le site e-commerce Un pas de plus Outlet, en s'appuyant sur la solution Shopify. Pour le nom de domaine elle opte pour une adresse en .fr qu'elle "pour le sérieux que cela évoque". 

Elle fait appel à un conseiller numérique de la CCI pour qu'il l'aide à comprendre et maîtriser la solution, à concevoir l'architecture du site et à respecter ses obligations d'e-commerçante, en termes de gestion des données personnelles ou de mentions obligatoires. La commerçante réalise seule l’essentiel de la conception du site. Elle met en ligne son catalogue, conçoit la charte graphique du site, etc.

Le site internet de déstockage est doté d'une identité et d'une stratégie de communication spécifique. L'idée est de communiquer et de vendre de façon distincte afin de ne pas brouiller l'image de la boutique physique. Si les deux univers sont distincts, des connexions entre les deux espaces sont néanmoins possibles. Elle offre ainsi la possibilité aux internautes de la région d'essayer en magasin les chaussures proposées sur le site de déstockage qui les intéressent. 

Elle créée aussi une nouvelle page Facebook dédiée ainsi qu’une page Instagram, reliées toutes les deux à une même boutique Meta, elle-même connectée et alimentée par le
site Shopify.

Organisation commerciale en de l'entreprise "Un pas de plus"

Le démarrage de la boutique Outlet, lancée en décembre 2022, est relativement lent jusqu'à ce que la dirigeante s'intéresse au référencement de ses produits dans Google shopping, qui permet de mettre ses produits en avant dans les résultats du moteur de recherche.

Après des semaines de tâtonnements pour mettre en valeur ses produits, elle commence à voir les retombées de son investissement. Les ventes décollent. 

Les clientes aiment suivre ses posts et cela leur donne envie de passer en boutique. 

« Que ce soit pour le magasin ou pour le site e-commerce outlet les réseaux sociaux sont ma deuxième vitrine. Les modèles présentés ouvrent la curiosité de mes clientes et les poussent à la porte du magasin ou vers le site Outlet. »

Sylvie Laboue

Un chiffre d'affaire en croissance dopé par le numérique

Si le site Outlet de déstockage n'a pas encore atteint l’objectif qu'elle s'est fixé de générer au moins une vente par jour, il a déjà permis de vendre, entre juin et décembre 2023, près de 150 paires issues du stock d'invendus : la moitié directement sur le site e-commerce et l'autre moitié à des clientes qui sont venues avec la photo de ce qu'elles avaient repéré sur le site. 

Dans la majorité des cas, les produits vendus étaient des modèles qu'elle ne parvenait pas à écouler ni en magasin, ni en soldes, ni en braderie. Surtout leur prix de vente n'est jamais inférieur au prix de revient.

La présence en ligne a aussi contribué à enrichir le fichier client. De 900 clients enregistrés en 2018, il est passé à plus de 3 000 contacts. C'est un vrai atout quand elle effectue une promotion commerciale par SMS auprès d'eux. 

Malgré les périodes difficiles traversées, le chiffre d'affaire de l'entreprise a progressé de 13 % en 2023 dopé par les achats en magasin générés grâce aux réseaux sociaux, la boutique en ligne et la place de marché. 

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